Quand j’étais plasticienne…

Avant de faire des films, je faisais des expos.
Des installations in-Situ, de l’art vidéo, des objets.
Petite page pour partager ces travaux avec vous.

Je suis entrée aux Beaux-arts de Clermont-Ferrand en 1995. Au départ je voulais juste y passer quelques années pour « mûrir ». Histoire d’arriver au concours de la Femis avec quelque chose à dire et surtout avec les moyens de le dire.

Et puis ça m’a tellement plu, que je suis restée 5 ans, que j’ai eu mon DNSEP, et que j’ai même fait un post-Diplôme à l’école d’art de Lyon.

Dés la troisième année, j’ai développé un boulot assez politique, je travaillais beaucoup autour des questions d’écologie, de l’agression publicitaire, d’une critique de la société de consommation, du néo-capitalisme, en parallèle à une vie militante assez riche..

Roman-Photo ( 1998)

Je détournais des romans-photos, je truffais les dialogues des personnages de références à des écrits politiques et philosophiques. Une sorte d’éducation populaire à la critique de la société de consommation par le roman -photo.

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J’ai aussi détourné le paquet de papillotes, en remplaçant les bonnes vieilles blagues vaseuses par des infos sur la géopolitique mondiale, des comparaisons de PIB, des chiffres sur la pauvreté dans le monde, etc..

J’ai réalisé mes premières bandes d’art-vidéo en troisième année, des petits films très inspirées à l’époque par Peter Greenaway et Georges Perec. La forme de la liste, de la taxinomie m’obsédait un peu.( Je les mettrais en ligne prochainement)

Puis j’ai réalisé une série de faire-part de mariage pour célébrer les unions des fusons d’entreprises. A l’époque j’avais conscience que c’était elles qui dessinaient déjà le monde dans lequel on allait vivre.

J’ai commencé aussi à collecter tous les slogans publicitaires que je voyais ou entendais. Cela a pris la forme d’un dictionnaire, avec des entrées par valeurs véhiculées mais c’était aussi une matière première pour de nombreuses installation in-situ, et environnements dans le futur.

J’ai  passé toute ma dernière année à l’école à reproduire à la main, sur les murs de l’ancien appartement du concierge, l’intégralité d’un questionnaire sur la consommation.

Diplôme 2000

En post-diplôme à Lyon, j’ai commencé à écrire des lettres aux Pdgs. C’était une forme de journal intime, qui prenait la forme de correspondance. J’y posais des questions faussement naïves aux personnes qui pour moi dirigeaient déjà le monde à la place de nos élus.

J’ai exposé ces lettres au Mac à Lyon, au centre de Lacoux, et jusqu’en Roumanie.
J’ai été invité dans de nombreux lieux pour réaliser des environnements, comme au centre d’art de Meymac, l’espace d’art contemporain de la ville de Paris, Saint Fons, au Creux de l’enfer.

Je ne me sentais pas trop à ma place. L’art contemporain et son monde m’ont toujours paru élitiste, coupés d’une grande partie de la population. Même si j’avais la préoccupation constante de faire des boulots face auxquelles mes grand-mères par exemple pouvait se retrouver, il n’en restait quand même qu’aller dans un centre d’art contemporain n’était naturel pour aucune d’elle. Ce sentiment et la précarité de ce métier m’ont poussé à changer de chemin et de reprendre celui de l’école de cinéma documentaire de Lussas. Où j’ai rencontré ma nouvelle famille.